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MAX DUBAGNE
MAX DUBAGNE
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14 novembre 2005

1. La vie continue

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On ne peut pas dire que la mort de Jeanne ait laissé tout le monde indifférent. Mais ceux qui ont le plus trinqué, c'est encore les enfants. Le petit Jean-Pierre, notamment qui la considérait comme sa mère, par la force des choses. Son humeur platine a viré au rouge profond. Heureusement qu'à cet âge là, les chagrins sont vites effacés avec un nouveau jouet ou un petit baiser. On a frôlé de peu la visite du psychiâtre. Mais le lendemain, sans être platine, il se balladait de nouveau en doré. On l'avait échappé belle.

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Un autre qui a dégusté pas mal, c'est le petit Sirius. Traumatisé qu'il était le gosse, après avoir vu la faucheuse. Lui aussi, il était dans le rouge sombre. Mais ses parents ont tout fait pour le consoler, et il s'est remis assez vite. Manquera plus qu'à terminer l'éducation que Jeanne avait commencé à lui donner.
D'ici qu'il devienne une merveille, y a encore du chemin à faire. Mais il s'en tire pas trop mal, l'animal, à première vue. Quand on le voit à côté de son père -(Vous avouerez que la nature l'a pas aidé celui-là)-, à côté de son père, il est d'uuu-ne beau-té !  Mais à y regarder de plus près, on ne saurait trop dire si on peut considérer qu'il a définitivement échappé à la malédiction de la planète des singes. L'avenir nous le dira.

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J'espère que l'avenir nous le dira. Parce que Galatée a décidé que le climat était malsain. C'est vrai que le petit bambin avait une frousse bleue de voir un fantôme, et Galatée, on s'en souvient, était bien placée pour savoir qu'il m'arrivait parfois de me faire voir. Tout bien pesé, elle a jugé qu'il vallait mieux déménager. Tant pis, on n'empochera pas la prime de maire qu'elle décrochera sans doute dans un proche avenir. Avec le salaire de Jacques et ses indemnités de sénateur, je me fais pas de soucis pour eux, ils arriveront toujours à s'en tirer. Le seul problème, à présent, c'est de savoir qui de ceux qui restent pourra récolter les billets dans notre plantation de simflouzes. Avec Jacques et Galatée, on jouait sur du velours. Ils n'arrêtaient pas de s'embrasser, de se draguer, de se complimenter et ils étaient d'humeur charmante. Le petit Jean-Pierre aussi d'ailleurs, mais lui c'était après sa grand-mère qu'il cherchait son réconfort.
On était donc au point zéro, parce que Kalliste, elle aussi avait été très éprouvée par la mort de Mamounette.

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Son salut, Kalliste, l'a dû à son pompier. Dès qu'il a appris la nouvelle de la mort de Jeanne, il est venu lui présenter ses condoléances attristées. Et de fil en aiguille, il a su se montrer indispensable. Aussi, Kalliste lui a-t-elle proposé de venir lui tenir compagnie dans sa vie et dans son lit.
Je commence tout de même à me demander si le choix fut judicieux. Le premier travail de Corentin, fut de se remplir les poches avec nos arbres à billets qui attendaient sagement que la bonne humeur revienne enfin dans la maison. Et puis, j'ai eu beau tendre l'oreille, j'ai pas entendu le mot " mariage ". La petite rêve d'une bague de fiançailles, mais serait-ce un oubli de sa part, ça non plus, il n'en parle pas.

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Cécile est passée à l'attaque. A genoux elle a demandé à Hélios de l'épouser. Mais il est rusé, le fiston. Il n'a pas dit non... il n'a pas dit oui non plus. Il l'a couverte de compliments, et il est même allé jusqu'à se sacrifier une fois de plus en l'entraînant sous la couette pour faire crac-crac en priant le ciel pour que ce soit la seule et unique fois et que ce soit la bonne. Si jamais elle lui refait le coup de la pilule, il ne le supportera pas je le sens. Je le sens, et je le comprends. Vous me voyez là au premier plan, bien planqué dans la lampe de chevet ?

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Kalliste et son aspiration famille, elle non plus n'a pas perdu de temps. Dès le premier soir, elle a allumé son pompier. Et ça m'étonnerait à moitié qu'elle ait bientôt des congés pour s'occuper d'un petit Dubagne. J'ai bien entendu une musique, mais c'est curieux, y avait de l'écho, je croyais bien entendre la même à l'étage et au rez-de-chaussée. Serait-ce qu'Hélios et Cécile ?
Ben, ça promet !  Je vous avoue que je suis curieux de voir comment ils vont s'en tirer maintenant qu'ils n'ont plus la grand-mère pour s'appuyer toutes les corvées.

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Je le savais !!! Quand je l'ai vu se précipiter sur mes simflouzes le premier soir, j'ai bien senti que j'avais commis une erreur en insistant pour que Kalliste fasse la conquête de Corentin. Aujourd'hui, je m'en mords les os des doigts. M'a tout l'air d'un sacré coco encore celui-là. Sitôt la nuit de noces consommée, le voilà qui bassine Hélios avec ses soit-disant conquêtes.
-Tu peux pas savoir, Hélios, le prestige de l'uniforme. Moi les filles elles faisaient exprès de mettre le feu à leur cuisine, rien que pour me voir arriver. Corentin le bouc en train, qu'elles m'avaient surnommé. Ma réputation est faite, et j'y tiens. Rien qu'à voir le coup de biron que lui a lancé Hélios, on devine sans mal que ces deux là ne seront pas copain-copain.

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J'ai eu confirmation de mes doutes par Jean-Pierre venu pleurer sur la tombe de sa grand-mère.
-Tu sais mamounette, Corentin, il a fait une nouvelle copine, Andrée, mais je sais pas si je dois le dire à Kalliste, je trouve qu'il exagère avec elle. C'est normal tu crois, qu'il lui dise des mots doux et qu'il danse avec elle tout collé. Moi je crois pas, parce que quand Kalliste est là, il fait semblant qu'il la connaît à peine. Moi je veux pas qu'il fasse de la peine à Kalliste. Je l'aime bien ma grande soeur, elle me fait des pâtisseries et des crêpes pour le petit déj. Tandis que Corentin, il me sort une boîte de corn flakes et il me dit de me débrouiller. Hein, que j'ai pas le droit de toucher à la cuisine ? Rien qu'à ma petite cuisinière en plastoc pour cuire des brioches. Et j'aime pas les brioches, bla, bla, bla... Ah, on voit qu'il s'est entraîné à discourir, Jean-Pierre, quand il ouvre la bouche, y a plus moyen de l'arrêter. Il me fait penser à Galatée.

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Mais du coup, moi je me suis dit qu'il fallait que je suive ça de près. Mmmmouais, il a pas tort le gamin qu'il lui fasse du pied sous la table dès que Kalliste a le dos tourné, ça me semble pas très normal non plus. Tiens, on aurait dû le brancher avec Séphora, Ils auraient fait la paire. Je renifle ça à 100 mètres, après le défilé des mecs, on aura celui des nanas. Une aspiration à l'amour, c'est bien la pire calamité qui pouvait nous tomber dessus.

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Pour le moment, la petite ne se rend compte de rien. Elle trimballe son ventre rond en roulant des mécaniques, comme si c'était un exploit. Remarquez, dans un sens, c'en est un : c'est pas donné à tout le monde de porter l'héritier de la 4ème génération de Dubagne. Mais tout ça, ça lui donne pas un atome de lucidité. Elle se laisse mener en bâteau par ce crétin de Corentin, qui est même allé jusqu'à la demander en mariage, un soir où elle l'avait surpris dans une position équivoque.
Qu'il la trompe, moi j'ai rien contre, mais surtout qu'il se fasse pas prendre. Kalliste elle a peut être pas inventé le fil à couper la margarine, mais elle met un point d'honneur à faire avancer mon challenge. S'il a le malheur de lui faire du mal... En tous cas, moi j'ai décidé de le condamner aux travaux d'Hercule de l'amour. Tant qu'à faire, puisque ça lui plaît, faudra qu'il en décroche 10.

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Y en a une autre qui trimballe son bide fière comme Artaban : C'est Cécile. Elle a pourtant pas de quoi être fière, son gamin on se demande si elle le porte dans le ventre ou dans les fesses. Elles aussi elles ont pris de l'ampleur à peu près à la même vitesse. Mais aussi, faut voir ce qu'elle s'enfile. Heureusement qu'on a deux frigos, c'est le genre de fille qu'il vaut mieux avoir en photo qu'en pension. Encore que... non même pas ! En attendant d'aller bouffer les pissenlits par la racine, c'est notre garde-manger qu'elle pille.
Hé, Hélios, qu'est ce que tu fabriques ? J'espère que ça tient toujours ton idée de la trucider. Manquerait plus qu'il s'entiche d'elle. Je peux déjà plus la supporter.

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Oui-ben Hélios, pour le moment, il a d'autres chats à fouetter. Figurez-vous qu'ils y ont mis le temps, mais ils se sont tout de même pointés, les extra-terrestres. Depuis le temps que j'entendais parler des enlèvements sans jamais en avoir vu la couleur, j'ai été servi. On a suivi ça bien installés depuis notre tombe, Jeanne et moi. C'était beau toutes ces lumières, on se serait cru le 14 juillet. En tous cas cette expérience n'a pas traumatisé Hélios. Moi, à sa place, j'aurais pas tellement apprécié qu'ils me balancent de leur soucoupe comme un vulgaire paquet de linge sale, mais pour lui, ça c'est un détail.
Qu'est ce qu'ils
ont bien pu lui faire voir de si beau là-haut ? Ca je me le demande. Toujours est-il qu'il ne rêve plus que d'y retourner.

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Kalliste a entonné le grand air de la mise au monde : aïe, aïe, aïe, je souffre, je souffre. Deux secondes avant, elle disait à Cécile sa hâte d'être débarrassée du fardeau, et maintenant, elle voudrait bien que sa grossesse ne se termine jamais. Ce que c'est changeant une femme ! Mais elle a quand même fini par nous le sortir son bébé ! Pour le prénom, elle a pu choisir, Corentin voulait tout bien. Comme il voulait un garçon et que c'est une fille, il nous la laisse. Pour lui, c'est pas vraiment sa fille, il considère que c'est une Dubagne.
Je vous ai pas dit son prénom ? Tssst, je deviens d'une distraction !  Zaniath, qu'elle s'appelle la merveille. Hélios a déjà choisi le prénom de son futur fils : Alioth. Alioth et Zaniath, ça me le ferait bien, ça, c'est des noms à la Dubagne !  En plus, je trouve qu'ils vont bien ensemble, comme ils seront presque jumeaux l'oncle et la nièce devraient bien s'entendre. Mais je vous dis pas le tintouin qui se profile à l'horizon pour les parents. Surtout que d'après ce qu'on raconte, après un petit tour dans l'espace, il arrive qu'on en revienne avec un petit cadeau en prime. Manquerait plus que ça, un petit fils vert !  Bon, ça compterait pour le challenge, mais là, c'est vraiment pas le moment. Trois bébés à s'occuper, pour le coup ça deviendrait le bagne !

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Deux jours après, c'était au tour de Cécile. Elle a accouché en poussant des cris de goret à ameuter tout le quartier. Elle a donné naissance à un joli petit garçon. Joli, je m'avance, j'en sais trop rien, à première vue, il tient pas d'elle. Hélios n'en a rien à péter, c'est pas lui qu'on verra gagater devant le berceau. Mais il a quand même mis son grain de sel pour le prénom. Elle voulait l'appeler Narcisse, puisque la seule culture qu'elle ait c'est celle de son potager.
-Niet, ça sera Alioth, a décrêté Hélios d'un ton qui n'admettait pas de réplique. Mais il a fallu qu'elle réplique !
-Encore un de vos prénoms à la gomme, qu'on se demande où vous allez les pêcher. Hélios lui a agité la carotte sous le nez, en lui rappelant qu'ils n'étaient toujours pas mariés. Le mot mariage, c'est le mot magique, chaque fois qu'elle croit qu'elle a une chance, Cécile file doux comme un mouton. Elle a tourné les talons pour mettre Alioth au lit, en lui murmurant à l'oreille
-Pour moi, tu seras mon petit Narcisse. Tant que c'est que pour elle, on s'en bat l'aile !

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Il semble qu'Hélios y ait échappé pour ce coup là. Il se porte comme un charme et il a commencé à mettre en place son plan d'attaque pour se débarrasser de Cécile. Il a mûrement réfléchi, le plus simple, c'était la noyade, j'enlève l'échelle, et... plus de Cécile. Mais pour avoir eu des échos de ceux chez qui c'était arrivé, il savait bien que les noyés, ça donne des fantômes pénibles avec les flaques qu'ils sèment un peu partout derrière eux. Déjà qu'elle se pose un peu là de son vivant question pénible, Cécile, c'était pas LA solution.
Il a également pensé l'affamer en lui faisant des réflexions sur son embonpoint. Elle se mettrait au régime, et il y aurait deux solutions : elle pourrait crever de faim ou, pour peu que je m'y colle, elle pourrait mourir de peur, étant en état de faiblesse. Ca, c'est pas encore exclus. Mais il a pensé à autre chose.
Je dois dire que je carbure aussi de mon côté et que je vais lui sussurer des petits conseils durant la nuit.
Alors, voilà, ce qui serait le top, c'est que Cécile s'électrocute. Ca donne des fantômes tout à fait cool, qui viennent pas faire suer les vivants. Dans cette optique, il bricole comme un malade, le vide-ordure, le four micro-ondes, l'ordinateur, et les ampoules. Et surtout, il lui ôte des mains tout ce qui pourrait la faire progresser en mécanique.
-Laisse, Cécile, c'est un travail d'homme, qu'il lui dit, quand elle se plaint que les cabinets sont bouchés ou qu'il y a une fuite au robinet.

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Mais y a un grain de sable dans les rouages : le petit Jean-Pierre. Vous pensez bien qu'avec l'arrivée des bébés, ils n'ont pas trop de temps à lui consacrer, ceux qui font sérieusement leur travail. Alors, vers qui il s'est retourné ? Vers celle qui passe le plus clair de son temps à glander sur le canapé, la seule, l'unique : Cécile ! Il est à peine rentré de l'école en faisant la danse du scalp, son carnet de notes en guise de hache, qu'il demande où est Cécile. Parler avec Cécile, jouer avec Cécile, raconter une blague à Cécile... vous voyez le genre.
On voudrait pourtant, qu'il grandisse bien sur sa lancée, alors, là, c'est le big problem. Déjà qu'il a eu bien du mal à se remettre de la mort de Jeanne, et qu'il est à peu près le seul à présent de pouvoir récolter les billets de notre plantation, lui imposer ça, maintenant... Cécile lui doit une fière chandelle, mais tout n'est pas perdu pour elle.

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Ca y est, il est tiré d'affaire. Il vient de fêter son anniversaire. Vous avez-vu le genre qu'il se donne ? Je crois pas qu'il plaîrait à son père. Quoique... l'habit ne fait pas le moine, on en a vu d'autres qui se donnaient des airs de malabar aux gros bras et qui donnaient dans la dentelle et les frou-frous dans le privé. En plus, -et ça, c'est la cata-, il ne savait que choisir comme aspiration. Que voulez-vous, il est doué pour tout ce gamin là. Alors, il s'en est remis au sort. Et le sort l'a pas gâté : Amour, mon bel amour, amour toujours, bref, c'est la poisse !  Déjà qu'il avait un sérieux concurrent avec Corentin, il a intérêt à faire fissa pour réaliser son désir impossible sur le temps de l'adolescence. Espérons que ses beaux discours l'aideront à faire des conquêtes. On va voir rappliquer toutes les nymphos du quartier, mais je crois pas qu'il y en ait assez pour qu'il puisse y parvenir. Si c'est ça, on verra bien comment se débrouille Corentin. Si Jean-Pierre lui dame le pion, je donne pas très cher de sa peau.

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Ouh, la la, on a frôlé le drame, tout ça à cause du micro-ondes spécialement rafistolé à l'intention de Cécile. Personne dans cette maison, à part elle, n'aurait eu l'idée d'y toucher. Depuis que je l'avais acheté, sur une lubie de Séphora à l'époque ou il lui fallait tout et le contraire de tout, il n'avait jamais servi. Il était là comme déco, à prendre de la place dans la cuisine, mais comme on aime pas gaspiller, on l'avait tout de même gardé. Et voilà-t-y pas que Jean-Pierre décide de le mettre en route. Ca n'a pas loupé : court-circuit et le feu a pris dans la cuisine. L'alarme incendie s'est déclenchée, mais, allez savoir pourquoi, devait y avoir du foot à la télé, les pompiers sont pas arrivés.

Les jeunes, ça s'affole pour un rien. Ils étaient tous autour du feu, retenant leur envie de pisser ou de se faire un casse-croûte, à regarder les flammes au plus près. Résultat, Kalliste a commencé à flamber. Les autres se sont décidés à lui venir en aide, en se rappelant, -quand même !- qu'on avait toujours conservé des extincteurs à la maison. Mais, après Kalliste, c'est Hélios qui a servi pour le barbecue, et j'en tremble encore dans ma tombe, j'ai bien vu l'heure que pour lui, il n'y aurait plus rien à faire. Ah, ils ont bien éteint le feu, mais il faut voir dans quel état s'est retrouvé le fiston. C'est bien simple, tout était dans le rouge, et le losange qu'on se trimballe sur la tête en permanence, s'était mis à l'unisson. Il s'en est tiré par miracle, mais on peut dire qu'on a eu chaud.

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Je l'avais prévu que la jeune classe aurait du mal à s'en tirer sans Jeanne. Ce qui manque dans cette famille, c'est la concertation. Si Hélios avait un tant soit peu fait confiance, il aurait averti tout le monde (sauf Cécile) des pièges qu'il avait manigancés. Mais non !  L'incendie ne lui avait pas servi de leçon. Il pensait qu'il lui suffirait d'interdire à Jean-Pierre de se servir des appareils ménagers avant d'avoir suivi un stage de cuisine sur la Miam TV. Ce qui fut à l'origine d'une nouvelle catastrophe.

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Faut déjà dire que pour l'enterrement, toute la famille avait rappliqué*. Ca, il faut reconnaître que les gosses sont solidaires. Il y avait bien sûr Séphora, venue aux nouvelles de l'héritage, et Hermione qui pousse à présent son adulation de sa frangine jusqu'à s'habiller comme elle. Il y avait aussi Mme le Sénateur, Galatée et Jacques, qui traficote dans la contrebande de clopes, un marché qui rapporte pas mal à ce qu'il dit. Et il y avait leur fils : Sirius.

*NDLA :Suite à bug, j'ai été obligée de repartir avec ma famille emballée, d'où le retour de Galatée.

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J'ai pu constater que le petit Sirius s'était plutôt arrangé avec l'âge. Les racines simiesques n'avaient pas résisté à la branche Dubagne. Bref, il faisait un petit gamin tout à fait présentable, digne de perpétuer ma lignée, et ses parents étaient fiers comme des paons. Ils s'étaient sapés comme des princes pour la circonstance, faut dire qu'avec leurs situations, ils ont les moyens de se payer des marques. Mais la réussite sociale a un coût : Ils étaient si occupés à serrer des pognes et à courir les pince-fesses pour se faire des relations, qu'ils en ont oublié de faire une descente au labo pour boire de l'elixir de vie. Résultat, pour beaux qu'ils soient, ils n'en étaient pas moins vieux.

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Après l'enterrement, ils voulaient inviter tout le monde chez eux pour fêter l'anniversaire de Sirius. Mais avec les bébés, ce n'était vraiment pas possible. Les enfants leur ont proposé
-Pourquoi vous ne resteriez pas quelques jours ? Trois de plus, trois de moins, au point où on en est... comme ça, on pourra souffler les bougies tous ensemble. Après les dénégations d'usage :
-Oh, mais non, ça va vous faire trop de travail... Suivies des :
-Mais-si, mais-si j'insiste, de rigueur, ils ont fini par accepter, bien contents de prendre quelques jours de vacances dans leur vie trépidante. Jean-Pierre était tout à fait ravi. Depuis le temps qu'il s'ennuyait dans cette maison avec personne à qui parler (mouais, Cécile, mais elle ça compte pas). Il couvait ce petit cousin providentiel comme une mère poule. Il ne le connaissait que par ouïe dire, et il allait sauter tout comme lui dans l'âge bête d'un jour à l'autre. Quelle affaire !

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