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MAX DUBAGNE
MAX DUBAGNE
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27 novembre 2005

7. Zaniath inaugure le centre commercial

sans167

Ah, le voilà donc le nouveau centre. Y a pas à dire, il jette du jus. A part, bien sûr la petite boutique minable que je connaissais et qu'ils auraient mieux fait de raser. Mais comme le patron était le propriétaire du terrain, il a bien voulu en céder une partie -à condition qu'on lui laisse sa boutique.
Je sais pas s'il espère que le beau linge du cinéma vienne augmenter son chiffre d'affaires, mais je crois qu'il se met le doigt dans l'oeil. Nous déjà, on faisait avec parce qu'on n'avait pas d'autre choix, mais tant qu'à faire, si c'est pour pas payer plus cher, autant profiter d'un cadre agréable, loin des odeurs du camembert.
Tout comme Mahlaut, je me demande qui Zaniath a bien pu choisir pour l'inauguration en fanfare et feu d'artifice espéré.
Pas vous ?

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Je m'étais coulé dans le taxi qui emportait Zaniath au centre commercial, au grand dam de Jeanne
-Max, tu ne peux pas la laisser un peu tranquille ? On le saura bien assez tôt qui elle a choisi d'inviter pour l'inauguration du centre commercial.
Nin-nin-nin, il n'était pas question que je loupe ça !  Surtout après l'avoir vue passer une heure à choisir sa tenue, avant de réduire ses efforts vestimentaires à zéro, en se mettant à faire du yoga, dans la position du lotus. C'était donc bien important pour elle, ce rendez-vous ?
Aaaah, quand j'ai vu qui l'attendait en faisant les cent pas devant la boutique du père Tazi, j'ai tout de suite compris. C'était donc Alioth, l'heureux élu ! Ben ma petite mère, c'était pas dans la poche. Même si à force de coups de téléphone, elle avait réussi à renouer le contact, il avait gardé une dent contre elle. Comment allait-elle s'y prendre pour dénouer la situation ?

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Fallait bien ça !  Elle s'est mise à genoux par terre pour le supplier de lui pardonner.
-Alioth, tu ne peux pas continuer à me faire souffrir comme ça. Tu sais bien que je n'aime que toi, les autres hommes, pfffuit, je m'en bats l'oeil. Ils ne comptent pas plus à mes yeux que les noyaux de pêche ou les arêtes de sardines. Une fois que j'ai consommé le seul truc utile pour le challenge, je les laisse sur le bord de l'assiette. Mais toi, Alioth, c'est pas pareil, je t'aime, et s'il ne tenait qu'à moi, je voudrais faire ma vie avec toi. Comprends-moi Alioth, je t'en supplie, comprends-moi, et pardonne-moi !
Alioth ne pouvait rester de marbre, après une pareille plaidoirie.
-Lève-toi et marche, Zaniath !  Ne reste pas comme ça, agenouillée dans la poussière. Tu vas salir ton beau survêt. Ah, lui aussi, il avait remarqué que c'était pas tip-top comme tenue, le survêt pour aller en ville.
-Je ne bougerai que si tu me suis, sinon, je mourrai à tes pieds, en implorant ton pardon.

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Si elle avait l'intention de mettre ses menaces à exécution, il risquait d'y avoir deux morts. Alioth n'était pas tellement plus jeune qu'elle. Heureusement, il sut faire preuve de grandeur d'âme.
-Zaniath, là ça devient ridicule, relève-toi, va, je te pardonne, dit-il en lançant des regards affolés autour de lui, pour voir si personne ne les regardait. Par chance, le centre était désert. Zaniath poussa son avantage en lui caressant la joue
-Vrai ? Tu ne m'en veux plus ? Ô Alioth, je le savais, que tu ne pourrais pas oublier les doux moments que nous avons passés ensemble. Tu te souviens, comme c'était bien ? C'est dans tes bras que j'ai été la plus heureuse. Mais on n'a pas la nuit devant nous, tu m'accompagnes à la boutique ? Je voudrais faire quelques emplettes.
-Ouais, ça sera pas du luxe, releva Alioth.

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En s'assurant qu'il la suivait, Zaniath se dirigea vers le nouveau complexe commercial.
Elle avait sa petite idée sur la manière dont elle comptait mettre la soirée à profit.

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Elle fit semblant d'hésiter devant le portique aux vêtements et demanda l'avis d'Alioth
-Qu'est-ce que tu penses de cette robe ? Tu crois qu'elle m'irait ? A moins que tu ne préfères celle-là, la bleue turquoise, elle est pas mal, non ?
-Ben, t'as qu'à les essayer, tu verras bien celle qui te va le mieux
C'était bien son intention, mais elle jugeait qu'il valait mieux que ça ait l'air de venir de lui.
-T'as raison, où sont les cabines ?
-A première vue, je dirai qu'elles sont derrière moi. Y a pas de vendeuse dans cette boutique ? s'étonna Alioth
-Bah, tu sais ce que c'est, c'est pas la foule à cette heure là, elle a dû aller prendre sa pause, conclut Zaniath en se disant que ça arrangeait bien ses affaires.

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Une fois entrée dans la cabine d'essayage, Zaniath appela son cousin
-Ah, j'y arrive pas, la fermeture éclair est coincée !  Tu peux pas venir m'aider Alioth ?
Alioth s'assura que la vendeuse n'était pas revenue et entra dans la cabine. Mais une fois à l'intérieur, il s'aperçut que Zaniath était entièrement nue. Elle se plaqua contre lui, et, -vous savez ce que c'est un homme-, il ne sut pas lui résister.

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Quand ils en ressortirent, Zaniath ayant enfin réussi à enfiler sa robe, un air de grand contentement s'inscrivait sur leur visage. La vendeuse ne s'y serait pas trompée, mais heureusement, elle était toujours occupée à on ne sait trop quoi. Personne ne les avait surpris, et Zaniath jugea que c'était bien pratique ces cabines. Elle se promit que pour la poursuite de son challenge, elle deviendrait une fidèle de cette boutique, à la vendeuse si discrète.
C'est vrai, il y a tellement de boutiques où les vendeuses jouent les crampons, quand on a la chance d'en trouver une qui vous ignore totalement, quel soulagement !
Avant de se séparer, Zaniath et Alioth, tout à fait réconciliés, -je dirai pas sur l'oreiller, ça manque un peu dans les cabines-, se promirent de se revoir et de se téléphoner souvent.

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Heureuse d'avoir pu arranger les choses avec son cousin, on aurait pu croire que Zaniath se serait tenue à carreau pour ne pas risquer une nouvelle fois de perdre son amour. Mais, ç'eût été mal la connaître. Ayant perdu sa place d'Ultra-Sim, elle avait le moral à zéro, et seul un nouvel amour aurait pu lui redonner le sourire.
Il se présenta en la personne de Léo Leblanc.

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Encore de drôles de zigotos ces Leblanc. Eux, ils avaient débarqué à Vipercanyon dans le cadre d'un challenge appelé " Ma maison Rona ". D'après ce qu'on en a su, il s'agissait pour eux de se construire un petit palace en moins de 30 heures, moyennant quoi, on leur faisait cadeau de la maison et du mobilier. Ce genre de challenge avait bien évidemment attiré plusieurs familles dans notre vallée et pour Zaniath, de nouvelles proies à draguer.
Quand elle fit la connaissance de Léo, Mizar était à l'école. Elle décida de mettre le turbo avant son retour et c'est en championne de Formule drague qu'elle lui arracha un baiser langoureux. C'est qu'il commençait à devenir pénible, le gamin, à verser des torrents de larmes dès qu'il la voyait approcher un homme.

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Le niveau de relations avec son fils frôlant la catastrophe, Zaniath ne voulut pas courir le risque de l'aggraver encore en entraînant Léo dans son lit. Elle préféra lui donner rendez-vous chez lui. Et c'est ainsi qu'elle débarqua dans la fameuse maison rona, à l'heure où les petits Leblanc s'apprêtaient à sauter dans le bus de ramassage scolaire.
Léo, qui ne l'attendait pas de sitôt, vint l'accueillir dans la tenue appropriée. Ben oui !  Pourquoi faire des chi-chis ? Ils connaissaient tous les deux le but de la visite.

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Remarquez, Léo avait tout de même du savoir-vivre. Il ne lui a pas sauté dessus dans le jardin. Il s'est cru obligé de lui faire un peu de baratin.
-Zaniath, quelle bonne surprise ! Depuis hier, je n'ai pensé qu'à vous, je n'ai rêvé que de cet instant où nous nous retrouverions vous et moi, pour apprendre à mieux nous connaître.
Il appelle ça "se connaître" lui, il doit avoir bouquiné la Bible. Zaniath aussi a du savoir-vivre, faut pas croire. Elle ne lui a pas demandé tout de suite où se trouvait la chambre. Non, elle a même accepté de partager le petit déjeuner de la famille, pendant que Léo allait faire sa toilette et retaper le lit.

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Mais, fallait pas croire non plus qu'elle était venue pour s'envoyer des corn-flakes. Aussi quand Léo lui demanda si elle ne se sentait pas un peu lasse, elle accepta d'aller se relaxer avec lui.
Vous connaissez la suite... Une relaxation réussie, ça commence sur la couette, et ça se termine dessous.
Pour ça, rien à redire, ce fut une parfaite réussite.

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Elle passa une partie de la journée à roupiller chez Léo. C'est crevant la relaxation ! Aussi, lorsqu'elle se décida à rentrer à la maison, elle se sentit en grande forme. Qu'allait-elle faire de sa soirée ?
Elle se décida à appeler Eddy. Ne lui avait-elle pas proposé d'aller découvrir avec lui les charmes du centre commercial ? Oui, je sais bien, elle y avait déjà goûté. Mais qu'est-ce qui l'empêchait de faire comme si ?
-Eddy mon chou, t'es toujours partant pour m'emmener au centre commercial ? On pourra faire les magasins.
Eddy n'hésita pas une seconde. Les magasins, c'était bien le dernier de ses soucis, mais les CABINES ! 
Zaniath ne lui avait-elle pas laissé entendre qu'elles pouvaient servir à des essayages d'un genre tout à fait particulier ? Il avait hâte de voir ça.

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Il ne fut pas déçu du tout. Evidemment, Zaniath dut encore batailler avec une maudite fermeture éclair et l'appela à l'aide. Il s'assura qu'ils étaient seuls dans la boutique. Les vendeuses étaient encore je ne sais où, ce qui fit bien son affaire.

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Quand ils ressortirent de la cabine, Zaniath lui avait fait découvrir ses charmes, jusque dans les moindres recoins. Elle lui annonça qu'elle partait à la recherche d'une vendeuse.
-C'est tout de même incroyable, il n'y a jamais personne ici ! Je voudrais bien acheter cette robe, tu as ton carnet de chèques Eddy ?
Eddy ne s'attendait pas à ça. Il se figurait, le pauvre gars, que les achats n'étaient qu'un prétexte. Mais, il sut se montrer beau joueur. Il n'allait tout de même pas jouer les radins. Il lui tendit un billet à regret.

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Zaniath se rendit à la boutique où elle savait trouver Michelle. Mais celle-ci ne voulut rien entendre pour accepter l'encaissement.
-Vous n'avez qu'à vous adresser à la vendeuse du magasin où vous avez trouvé cette robe. Je ne suis pas payée pour ça.
-Mais, y a jamais personne dans ce magasin, protesta Zaniath
-C'est votre problème !  Je veux pas le savoir.
Zaniath se fit charmeuse
-Allons Michelle, ne faites pas votre mauvaise tête. Je vous donnerai un gros pourboire pour la peine.
-De combien le pourboire ? demanda Michelle intéressée.
-Au moins 100 $, c'est Eddy qui paye !  Et Michelle se laissa convaincre. 100 $, ce n'était tout de même pas rien.

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Son paquet sous le bras, Zaniath appela un taxi pour rentrer chez elle, oubliant complètement le pauvre Eddy. Enfin, l'oublier, c'est vite dit. Elle n'en avait plus rien à faire, il pouvait aller se rhabiller.
Eddy mit un certain temps, pour ne pas dire un temps certain, avant de se rendre compte qu'elle l'avait plaqué là. Il passa une partie de la nuit à guetter son retour à la fenêtre, entre deux parties de flipper. De guerre lasse, il se décida à rentrer chez lui, en se demandant ce qui avait bien pu arriver à Zaniath. Il n'avait pas encore compris que son rôle était terminé, le metteur en scène. Il attendait des applaudissements qui ne vinrent pas.
A mon avis, il pouvait les attendre longtemps.

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-Max !
-Hein ? Quoi ?
-Tu n'as pas oublié quelqu'un ?
-Oublié ?
-Eh bien oui, je te vois parti dans tes histoires avec Zaniath, et Ephraïm, tu n'aurais pas oublié de lui donner la parole par hasard ?
-Oh, Ephraïm, il a rien à dire !
-Peut-être que si, qu'est-ce que tu en sais ?
-Il dit jamais rien.
-Raison de plus, écoutons ce qu'il a à dire.

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-...

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-Salut !

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-...

-Tu vois, ce que je te disais !  Il est trop sérieux ce gamin. Remplir ses barres, il ne pense qu'à ça ! 
Ca fait des semaines qu'il se bat avec sa créativité.
Remarque, au lieu de perdre son temps en parlotte, il bosse lui ! 
T'as vu, encore deux trois points de cuisine et deux points de charisme,
il aura assouvi son rêve avant de passer à l'âge adulte.
-Chuuut Max, il parle !
-Il PARle !?


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-Ouf, ça y est, j'ai terminé, juste avant mon anniversaire. Tu vois Mizar, le secret de la réussite, c'est de se concentrer sur son travail.
-Mais tonton, t'aimerais pas mieux t'amuser un peu comme tout le monde ?
-M'amuser à perdre mon temps ! Ah ça, non !  Plus vite j'en aurai fini, plus vite je me sentirai libre. Je vais pas faire comme Zaniath qui traîne avec son désir impossible depuis qu'elle est sortie de l'école.
-Mais... t'as même pas une petite copine, tout le monde le dit.
-Qu'est-ce qu'ils en savent ? Avoir une copine de mon âge, ça ne sert à rien, c'est du temps de perdu.
-C'est pas ce qu'ils disent les autres
-Les autres, ils disent ce qu'ils veulent, et moi, je fais ce que veux !

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-Ben dis-donc, il parle pas, mais il sait ce qu'il veut, lui au moins !
-Tais-toi, Max, c'est son anniversaire. Il est content comme tout ce soir. Peut-être qu'il va encore parler.
-M'est avis que c'est plutôt Mahlaut qui lui tient le crachoir. Qu'est-ce qu'elle lui dit ?
-Qu'est-ce que tu vas faire maintenant Ephraïm ? Tu vas continuer à remplir tes barres ? Tu comptes finir comme Aleph, perché sur le télescope ?
-Entre autres !  Mais il y a plus urgent.

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Il s'est précipité sur le téléphone avant que Mahlaut ou Zaniath ne s'en emparent.
-Erwan, ma petite fleur, tu peux venir me voir ?
Aleph et Mahlaut n'en reviennent pas.
-Ma petite fleur ? Il aurait une copine ? T'étais au courant, toi Mahlaut ?
-Au courant de quoi ? On ne sait jamais rien avec lui. C'est qui cette Erwan ? Je la connais même pas. Et pourtant, j'en connais du monde !

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