19. Y a du cocktail dans l'air

Remarquez, si y avait eu que moi, rien que pour couper à la corvée des félicitations, les gamins, je leur aurais toujours laissé un petit devoir à traîner sur un coin de bureau. Ou par-terre, s'ils préfèrent. On se demande pourquoi on leur paye des bureaux. Les bureaux, c'est comme les chaises hautes : du gaspillage, rien de plus.
En tous cas, ça leur aurait permis de rester dans une moyenne honorable, parmi les bons-élèves-peut-mieux-faire. Seulement, le Jacques, il savait pas comme c'est rasoir les félicitations à rallonge. Il avait jamais eu l'occasion d'en faire avant. Si bien qu'il rêvait plus que d'une chose : que ses gamins aient tous 20/20. On allait pas le contrarier, on avait encore besoin de lui.
Parce que ça leur avait pas passé, la manie de tanner leurs parents. Faut pas croire ! Y a que maintenant, c'était : parler avec Jacques, jouer avec Jacques, raconter une blague à Jacques... enfin, le même cinéma qu'avant, version gamin. Mais quand Alhena est arrivée en hurlant sa joie avec son premier 20/20, il a frôlé la crise cardiaque. Faut se méfier des émotions fortes.

Surtout, que dans la foulée, il a en a eu une seconde. Aïnitak, ramenait également un carnet de notes couvert d'éloges.
-Ouais, je suis trop forte ! Hein, papa, hein dis, papa, que je suis forte ? hein que c'est moi, la plus forte de la classe, hein, hein papa...
Ah,il en voulait des félicitations à donner, eh-ben il était servi !

Et puis y avait pas de raison pour qu'Elpherg fasse moins bien que ses soeurs.
-PAPAAAA ! Ca y est, j'ai 20/20 ! Tralalalèèèè-re !  J'ai 20/20 ! J'aiiiii 20/20 ! Tu me dis quoi, pour mon 20/20 ? Hein, papa, papa, tu me dis quoi ?
Moi, je sais bien ce que je lui dirais. Je lui dirais : C'est pas pour moi que tu travailles, mon gars, c'est pour toi. Alors, tes félicitations, tu te les trouves dans la satisfaction du devoir accompli, et t'arrête de nous les briser menu.
Mais c'est pas à moi qu'il posait la question.

Scheratan aussi a eu 20/20, est-ce qu'elle nous en fait toute une montagne ? Elle a même gagné le concours d'orthographe, mais elle a le triomphe modeste, elle !
Peuvent pas prendre exemple, les autres ?

Toutes ces félicitations à donner, c'était trop de bonheur pour Jacques. Son pauvre coeur a lâché. Il est mort à 65 ans. C'est jeune pour un vieillard, je trouve. On était tous là, la langue pendante, comme devant la boutique du glacier, à attendre la mort de Zaniath qui allait sur ses 75 ans. Et Dieu sait si elle en profitait. Qui aurait cru que c'est Jacques qui avait réservé le billet, pour le club-med des trépassés ?
M'enfin, j'irai pas jusqu'à dire que ça m'ait fait beaucoup de chagrin. Il avait eu les vahinés et le cocktail, que demander de plus ? Une tombe, peut-être ?
Je sais pas... elle doit trouver qu'on est assez fournis comme ça, la mort, elle veut plus en donner. Ca nous fait comme pour Galatée : pas d'urne, pas de pierre tombale. Vous me direz, c'est pas plus mal, ça fait plus de place au cimetière. Oui-mais ! Et si le bug des déménagements repart ? On sera bien avancés.

Ce qui était à craindre, c'est que les gosses supportent mal la mort de leur poupa chéri. La veille encore, c'eût été le drame. Mais, leurs exploits scolaires aidant, ils avaient revu leurs copies.
Ce Sim était tout pour eux, mais tant que leur crainte c'était qu'il refuse de leur parler ou de perdre une partie contre lui, c'était p-a-r-f-a-i-t ! Bon, y a bien Elpherg qui nous a fait une petite crise de larmes de crocodile
-Ben, qui c'est qui va me féliciter, maintenant ?
L'assurance que tout le monde était disposé à le faire, a eu vite fait de le consoler. Il était moins éploré que de voir Zaniath embrasser un de ses nombreux amants.

Parce que figurez-vous que Zaniath, en avait pas encore assez, avec ses 30 crac-cracs. Elle voulait une petite rallonge. Donc, elle avait ses fidèles habitués : Ronnie, Lionel, Hervé, et elle continuait à guetter derrière les carreaux de la fenêtre, si des fois, il n'y aurait pas de la chair fraîche qu'elle aurait loupée. C'est ainsi qu'elle est allée un jour saluer un type qui passait, par hasard, devant la maison.
-Bonjour, jeune homme, moi c'est Zaniath, et vous ?
Au lieu de répondre, ce malotru, qu'elle connaissait ni d'Eve, ni des dents, lui a filé une bonne torgnole
-Ah, c'est toi Zaniath Dubagne, La mangeuse d'hommes, la nymphomane ! Tiens, prends ça et encore ça !
-Mmmais ! On ne se connaît pas. NORMALEMENT, vous n'avez aucune raison d'être jaloux.
-Je suis pas jaloux, je suis outré !  Je suis le représentant de la ligue des défenseurs des cocus, figurez-vous. Et je SAIS que vous passez votre temps à vous moquer d'eux derrière leur dos. NE DITES PAS NON !  Je sais tout, je vous dis !
Elle a bien essayé de le charmer, mais c'était un indécrottable, un pur, un dur. Heureusement qu'elle en a vite fait son deuil.

Mais quand même !  Ca l'avait retournée, cette affaire, fallait qu'elle en parle à quelqu'un. Or, c'était un jour d'école, Ephraïm était parti on ne sait-où... (Enfin, moi, si ! Je vous raconterai à l'occasion) et à la maison, y avait que Mahlaut. Vu l'état de leurs relations, elle aurait mieux fait de s'abstenir. Mais vous savez comme sont les femmes, quand le démon de la parlotte les mène...
Hein ? Mais non, Jeanne, toi c'est pas pareil. Je parle des femmes... les autres, quoi !
Bon, vous savez comme sont les AUTRES femmes... l'a fallu qu'elle aille se plaindre à elle.
-Tu te rends compte, un type que je connais même pas, et il me file une paire de claques à me dévisser la tête des épaules.
-Ah, parce que t'es sure de ne pas le connaître, toi ?
-Sûre, sûre et certaine !
-Ben, ça prouve que lui te connait bien ! Devrait y en avoir plus comme ça. Peut-être que tu cesserais, enfin, de nous faire suer avec tes casse-croûtes. Madame veut voir Lionel, danser avec Lionel, embrasser Lionel, et tout d'un coup, ça ne lui dit plus rien, elle veut Ronnie, draguer Ronnie, faire crac-crac avec Ronnie,et puis, elle change encore d'idée, maintenant, c'est Hervé qu'elle veut voir... Tu nous pompes ! Si t'étais pas sur le point de crever, y a lontemps qu'on t'aurait envoyée paître.
Ca, y a pas à dire, elle trouve les mots qui consolent, Mahlaut.

Puis il y eut l'anniversaire de Sélène. Tout le monde l'avait oublié. Z'étaient absolument pas pressés de la voir grandir celle-là, tant qu'elle restait adolescente, elle pouvait jouer les roues de secours pour les devoirs. Après, c'était râpé. Donc, heureusement qu'il y en avait des, qu'attendaient ça depuis des lustres.
-Ding-dong !
-Tiens, qui ça peut bien être à ces heures ? T'attends quelqu'un Zaniath ?
Zaniath, elle attendait toujours quelqu'un, et quand elle l'attendait pas, c'est qu'il était déjà là. Mais-non, c'était pas pour Zaniath. C'était Samson Charvat, le désinsectiseur.

-Bonsoir Sélène, c'est ton anniversaire, je crois
Sélène, était émue,
-Oh, comme c'est gentil d'y avoir pensé, Samson ! Si je te disais que j'ai grandi toute seule dans le couloir et que personne n'est venu me féliciter d'avoir bien grandi.
-C'est pas possible ! 
-Mais-si, mais-si, je te jure.
-Ah-ben, moi je te félicite, t'es une fille super canon. Si j'osais...
-Quoi donc Samson ?
-Ben, non, j'ose pas, y a les gosses... mais si j'osais, je t'embrasserais.
Ah-oui, les gosses !  Tendez que je mette mes boules Quies, on va encore avoir droit aux concert.

Tiens, ça ouvre pas les écluses ? Qu'est-ce qui se passe ? ...Tendez, j'enlève une boule Quies. Ca... chante !!
-Elle-est-amou-reu-se ! Elle-est-amou-reu-se !  Allez, Sélène, tu l'embrasses pas, Samson ? promis, on regardera pas. Il est beau, Samson, hein, Mintaka ? Ils z'allaient quand même pas rester meilleurs copains toute leur vie.
Ah-bon ! Sélène, elle, elle a le droit d'embrasser langoureusement ! Moi, la psychologie des mômes, ça me dépasse.

Ben-oui, y avait pas de raison, Mintaka aussi a eu droit à nous ramener son 20/20 et à nous faire la danse du scalp.

Et Dirah aussi, pourquoi pas ?
Ah, l'avait eu le nez creux de mourir, Jacques, savait pas ce qu'il avait déclenché. Qui c'est qui a été obligé de supporter les sioux déchaînés ? Et encore, l'ont échappé belle. L'avait pas encore dans l'idée de les mettre à l'école privée.
J'imagine, non-mais j'imagine, rien que pour le plaisir, la tête de Lionel ou de Vince débarquant à la maison.
Les cuvettes des toilettes bouchées, les lits défaits, le piano qui a rendu l'âme sans que personne s'en aperçoive, les devoirs qui traînent sur le sol... et pour couronner le tout, au moment de passer à table : les assiettes VIDES, parce que les petits monstres auront cru que c'était pour eux qu'on avait préparé les homards.
Mais comme tout le monde se moquait bien de les mettre à l'école privée, sont allés à l'école PUBLIQUE ! 
COMME MOI !

C'est pas parce qu'elle était adulte, et qu'elle avait un amoureux, que Sélène délaissait ses études. Elle avait déjà complété, son physique, son nettoyage, sa créativité et sa logique. Lui restait plus que 4 points de cuisine et 3 points de charisme, et le contrat était rempli.
Mais, après en avoir bien sué, elle eut une idée d'enfer.

Figurez-vous, que pris par leurs occupations multiples, ils avaient complètement oublié de renvoyer la nounou. Elle venait trois fois par semaine recevoir son petit salaire. Depuis que Sélène lui avait pompé deux points de cuisine, elle avait remplacé l'omelette norvégienne par de la gelée de groseille.
C'était moins nourrissant, c'est sûr, mais au moins, c'était sans danger.
Mais elle servait à rien !
Bon, j'exagère. Elle ramassait le journal, elle lavait deux-trois assiettes sales. Elle faisait des lits qui étaient aussitôt défaits. Bref, elle servait pas à grand-chose quand même. Hé-ben, elle a servi !
Avant de la renvoyer dans son agence, sans les compliments de la maison, Sélène en a tiré le maximum.
Résultat, elle a réussi son désir impossible en un temps record, et nous a donné un nouveau point pour le challenge.

J'aurais bien aimé avoir autant de raisons d'être fier de Luzz. Mais elle s'engluait dans ses mauvaises fréquentations. D'abord, y avait ce Remy Lendro, dont elle était complètement entichée. Vous remarquerez qu'il manquait jamais une occasion d'être là.

Mais y avait pas que lui ! 
Je frémis encore au souvenir d'une conversation que j'ai surprise entre elle et un livreur d'épicerie.
-Tu m'en mettras 100 g de blanche. Et de la pure, hein ! Pas de la cochonnerie.
Je suis pas sûr qu'elle parlait de farine.

Et les deux vieux, pendant ce temps là, qu'est-ce qu'ils faisaient au lieu de surveiller ? Quand il était pas en train de traîner on ne sait où... (enfin, vous, moi si !) Ephraïm peignait ses chefs-d'oeuvres en série.
Et Mahlaut avait terminé "Max, mon pépé". Contre toute attente, ce fut un best-seller. Elle en a tiré 2 777 $. Je vous avais pourtant dit de pas l'acheter.
Enfin, c'était le montant du chèque, mais elle a pas vu la couleur de la récompense d'aspiration. Figurez-vous, -non-mais, faut le faire-, que c'est Luzz qui a reçu le prix Simmitzer à sa place. Me demandez pas par quelle magouille. Tout ce que je sais, c'est que Mahlaut, a pas l'air de lui en vouloir.

On a bien raison de dire que faut laisser les gondoles à Venise. Surtout quand la gondole, c'est une baignoire. Luzz s'y trouvait tellement bien qu'elle a décidé d'y fêter son anniversaire. C'est ça, de tremper trop longtemps dans le bain à bulles, on voit pas le temps passer, et on rate des occasions. A défaut de souffler les bougies, elle a manié la pagaie. Mais si elle comptait aller loin comme ça, c'était raté.
Dans la baignoire elle était, et dans la salle de bain elle est restée, jusqu'au moment où elle a entendu les autres se mettre à sangloter.

Ca devait finir par arriver, Zaniath s'est éteinte. On ne saurait mieux dire pour elle qui avait toujours le feu quelque part. Sa dernière journée, celle de ses 80 ans, elle l'avait passée, comme les précédentes, à draguer tout ce qui bougeait. Elle serait morte dans son lit, on aurait pu dire qu'elle était morte sur son champ de bataille. Mais c'est au téléphone, alors qu'elle s'apprêtait à inviter Ronnie, se promettant de renvoyer Hubert dans ses foyers, que la faucheuse l'a surprise.
-Hé, Zaniath ! Tu comptais faire du rab pendant combien de temps ? Ton heure a sonné, ma belle !
Elle a demandé si y avait moyen de faire de nouvelles rencontres au cimetière.
-Tu ne manques pas d'air, toi, j'aime ça ! lui a répondu le squelette. Mais si tu venais dans la fosse commune, au lieu du cimetière familial, t'aurais plus d'opportunités.
-Qui a dit que je voulais être enterrée au cimetière familial ? Vive la fosse commune ! s'est-elle écriée. Des paroles malheureuses, puisque la faucheuse l'a écoutée et ne lui a pas laissé de pierre tombale sur laquelle se recueillir.
M'enfin, elle avait eu droit à son cocktail et à ses yukulélés, donc, je lui pardonne.

Après avoir vu le tamouré de la mort, et bien applaudi les danseuses, personne n'avait envie d'aller se coucher. Puisqu'ils étaient tous là, autant en profiter. Surtout qu'ils avaient vu Zaniath s'envoyer son cocktail sans même leur proposer de trinquer. Y avait comme un parfum de fête dans l'air, alors ils ont décidé qu'ils pourraient fêter les autres anniversaires, avant de les oublier aussi.
-Qui qui se lance ? a demandé Mahlaut. Alhena, comme de juste a jugé qu'étant l'aînée de quelques minutes, c'était à elle que revenait cet honneur. Et puis, ce fut le moment attendu du jet de dé.
c'est un... Trois ! Misère, de misère, l'amour ! Plus jamais ça ! Je l'avais bien dit. A croire que je parle dans le vide. Bon, pas grave, y a encore de l'espoir, sur les six, vont tout de même bien arriver à me sortir un petit 2, ou alors un 6.
C'est qui le suivant ?

Mais c'est pas vrai ! Z'ont décidé de me contrarier. Le suivant, ou plutôt la suivante, c'était Aïnitak. Alors ? Qu'est-ce que tu choisis, ma grande ? Avec tes yeux coquins et ton sourire mutin, je m'attends au pire.
-Pour moi, ça sera aussi l'amour. Je suis pas plus mal qu'Alhena, alors si elle a ses chances, moi pareil.
Maiiiis, c'est pas une question de chance abrutie ! C'est même la pire malchance qui puisse arriver. Faudrait qu'ils se mettent ça dans la tête une bonne fois.
Bon, je me calme, vont quand même pas s'être donné le mot pour me mettre de mauvais poil. Allez, à toi, Alpherg, sors-nous un beau six.

Alors ???
ALORS !!! Tu vas pas me faire languir, tu choisis pas l'amour au moins ?
-Tu ne choisis pas l'amour Alpherg ? répond l'écho, qui a pris la voix de Mahlaut
-Non, j'ai d'autres ambitions.
A la bonne heure ! Enfin un qui a compris que la connaissance, y a que ça de vr...
-Je choisis la richesse.
Enfer et damnation ! Les dés sont pipés, c'est sûr. Ou alors, quelqu'un a jeté un mauvais sort sur notre maison. J'ose à peine regarder pour Sheratan, qu'est-ce qu'elle va nous sortir, celle-là ?

-Et toi, ma chérie, tu ne prends pas l'amour, comme tes soeurs ?
C'est ça ! souffle-lui des bêtises. Mais qu'est-ce qui lui prend à Mahlaut ? Elle doit bien savoir, comme tout le monde, que je veux plus de ça. Aaaah, je crois comprendre. Elle se figure que ses filles voleront la vedette à Sélène, comme Zaniath a fait avec elle.
Mais tu te trompes, tu comprends pas ? Tes filles, si elles me font ce coup là, je les maudirai et j'aurai de cesse de leur faire quitter la maison.
-Moi, je préfèrerais la famille.
A la bonne heure ! Remarquez, la famille, c'est pas le pied. Encore ça serait disons, à la 9ème génération, je dirais trop rien. Ben, c'est vrai, avec l'elixir de longue vie, c'est pas difficile d'avoir dix enfants. Mais là, moi je dis que c'est pas terrible. Déjà que ce challenge piétine et que je voudrais bien le voir finir. C'est pas pour user de l'elixir à tire-larigot.
Bon, m'en reste encore deux. Espérons qu'elles choisiront bien, elles !

Mahlaut a réuni toute sa petite famille pour lui donner les consignes.
-Mes enfants, l'heure est grave. Certains d'entre vous vont devoir partir.
-Et pourquoi ? On est bien ici ! Pourquoi on ferait nos bagages ?
-Ecoute, Alhena, crois bien que je ne dis pas ça de gaieté de coeur. Mais il va falloir faire de la place. Si vous deviez tous rester, on serait bloqués pour les naissances, et je veux un petit enfant pour la poursuite du challenge.
-De toutes façons, on est trop jeunes, on n'a pas le droit de déménager, il faudrait qu'un adulte se porte garant pour nous. Tu vas partir avec nous, maman ?
-Non, pas moi. Je suis née ici, et je mourrai ici, mes enfants. Mais j'ai déjà tout arrangé. Il suffit de décider qui partira et qui restera.

-Mais, comment tu t'es arrangée, maman ?
-Hé-bien... chut, taisez-vous, voilà Sélène !  Elle n'a pas besoin d'entendre ce que j'avais à vous dire.
Mais qu'est-ce qu'elle nous a mijoté ?
Regardez-moi cette bande de faux-jetons qui fait semblant d'être réunie dans la véranda par hasard. Pourquoi elle pourrait pas entendre, Sélène ?
Ooooh, y a du louche dans tout ça.