Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
MAX DUBAGNE
MAX DUBAGNE
Publicité
Derniers commentaires
26 décembre 2005

19. Ah, l'université !

A46

Rigel s’impatientait, il s’en ouvrit à sa mère.
-Maman, les cousins sont tirés d’affaire à présent, ils n’ont plus besoin de moi. Il serait temps que j’entre à l’Université.
Kérine qui ne vivait plus que pour le distraire, le chatouiller ou le complimenter, était bien moins pressée
-Tu es encore jeune, Rigel, tu pourrais avoir davantage de bourses, tu n’as obtenu que 8 250 $, je suis sûre qu’il y aurait moyen de faire mieux.

A47

-En faisant quoi ? Tu les connais, toi, les bourses ? Je ne vois que celle aux jeunes orphelins, et heureusement, vous êtes toujours vivants papa et toi, celle des victimes d’enlèvements ET, et s’il faut attendre 5 générations pour qu’ils reviennent… tu me comprends.
-Et celle des jeunes entrepreneurs ? objecta Kérine
-Oui, je fais comment, pour l’avoir ?
-…
-Tu vois bien ! Il ne sert à rien d’attendre, plus vite je serai parti, plus vite je serai revenu, lui assura-t-il pour chasser le brouillard qui embuait son doux regard maternel.

A48

Sa décision prise, il fit ses valises, emportant dans ses bagages de quoi subvenir à ses premiers besoins. Une fois là-bas, il ne pourrait compter que sur ses bourses, donc, il emmena son lit, un énergiseur, un casque pensant… et la basse. Il aurait bien emporté le piano, mais tout le monde s’insurgea. Déjà qu’on lui fit toute une histoire pour la basse qui servait jamais. Hé-oui, ils sont comme la fourmi, les descendants, pas prêteurs pour deux sous.
Mais le principal, c’était qu’on le laisse partir. Ses parents l’accompagnèrent tout émus jusqu’au taxi qui allait emporter leur fils chéri vers l’inconnu. Vous pensez bien que je lui ai emboîté le pas. ENFIN, j’allais voir à quoi ressemblait cet univers impitoyable.

A49

Rigel n’en savait pas bien plus long que moi sur l’Université. C’était pas les maigres nouvelles que nous avaient données les enfants de Mahlaut, ni même Eliah qui nous avaient mis au parfum. Il se mit en quête d’une maison afin d’y fonder l’association Dubagne-Marques.
Ben-oui, c’était l’héritier en titre, il allait quand même pas se mélanger à la racaille des dortoirs.
On n’en savait peut-être pas bien long sur l’Université, mais on savait quand même, grâce à des recherches sur Internet, (merci delise) que si TOUS les enfants Dubagne rejoignaient l’association, on marquerait des points. L’allait falloir aller les repêcher là où ils n’en finissaient pas de terminer leurs études, mais ça me permettrait de revoir la famille. C’était pas plus mal. J’étais curieux de voir ce qu’ils étaient devenus, tous ces lâcheurs qui étaient partis à l’Université. Ces lâcheuses, devrais-je dire, car Rigel était le premier mâle à y entrer pour la bonne cause.

A50

Vous avez vu la tenue dzjeun parfaitement ridicule qu’il s’était offert, le Rigel ? On aurait dit qu’il allait surfer à Miami. C’est ça, de regarder trop de téléfilms américains à la télé. Ennnfin… au moins, on le repèrerait de loin avec tout ce fluo. Mais il était pas là pour s’amuser. Oh que non ! Il se mit sérieusement à essayer de gagner des points pour le challenge. Après s’être inscrit aux cours de philo, il entreprit sa première dissertation, profitant de sa belle couleur platine. L’énergiseur serait là pour le retaper après.
On lui avait dit au téléphone, qu’il commencerait ses cours à 14 h. Mais c’était où, les cours ? Il y avait où se perdre sur ce campus. Il guetta donc par la fenêtre s’il voyait d’autres étudiants et aperçut une jeune femme, qui devait bien être en 4ème année, à vue de nez. Ou alors, c’est qu’elle était vraiment pas douée. Rigel entreprit de l’interroger
-Je suis un peu perdu. Tu sais où il faut aller pour les cours de philo ?
Elle le toisa, le jaugea, l’apprécia, et finit par lui répondre
-Vous n’avez qu’à me suivre, jeune homme, je suis justement le professeur de philo.
Wouah, la gaffe !

A51

-E-excusez-moi, bafouilla-t-il, je vous avais pris pour une étudiante. Vous paraissez si jeune.
Un sourire illumina le visage du prof et elle se rengorgea
-Vous trouvez que je fais jeune ?
Ouais, bon, à y regarder de plus près, elle avait pas vraiment le look dzjeun. Mais Rigel la trouvait encore bien conservée et il abonda dans son sens. Ma foi, elle lui avait demandé de la suivre, et il y avait des corvées plus désagréables.

A52

Si grande qu’elle fût, l’Université La Fiesta était un microcosme. Il était bien rare de ne pas s’y cogner à des gens de connaissance. C’est ainsi qu’il retrouva Thérésa, la jeune vendeuse qui l’avait séduit au cybercafé. A deux, on se sent moins seul. Et ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre.
-Rigel, c’est pas vrai. Que le monde est petit !
Je lui fais pas dire.

A53

Ils papotèrent un bon bout de temps, se remémorant leur rencontre. Puis Rigel se risqua à la draguer, et Thérésa, qui demandait pas mieux, finit par lui demander
-T’as déjà embrassé une fille ?
Ben-non, mais il allait pas l’avouer. Il aurait eu l’air de quoi ?
-Bien sûr ! Je suis le roi des baisers langoureux.
-La veine ! Tu voudrais pas m’en donner un, pour voir à quoi ça ressemble ?
C’est vrai qu’il était veinard, le petit. Et finalement, les feuilletons, ça avait du bon. Il s’en tira pas trop mal. Qui eût cru que c’était son premier baiser ?

A54

Thérésa lui tailla une réputation de tombeur, racontant partout qu’il embrassait comme un Dieu. Au bout de 6 mois, il était devenu la coqueluche des filles du campus. Elles rêvaient toutes de rentrer dans l’association. Mais lui, il se faisait prier.
-OK, si tu fais ma dissertation j’envisagerai la question.
C’est pas qu’il aurait pas été capable de trouver de quoi broder sur : « La lumière du réfrigérateur, preuve contre croyance », mais puisqu’il commençait à avoir de l’influence sur le campus, autant s’en servir.

A55

Sarah Lamourette, qui elle, commençait à en avoir marre de son association de filles, tomba la première dans le panneau. Parce que, les places pour le moment, y en avait que deux et c’était pas pour n’importe qui. C’était pour mes descendants, tous mes descendants, et rien que mes descendants. Quand il y aurait 30, 40, 50 places, il serait moins regardant sur le pedigree.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité