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MAX DUBAGNE
MAX DUBAGNE
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23 février 2006

28. La 8ème génération s'étoffe

A141

-Pour le moment, elle se maintient, mais elle a plutôt intérêt à faire attention avec les tombereaux de sandwiches au fromage fondu qu’elle s’envoie. L’informa Daniel.
C’est quoi cette histoire ?
Ooooh, il va encore falloir que j’aille faire un tour là-bas, je sens ça ! Dès qu’on leur laisse la bride sur le coup, ils inventent n’importe quoi.

A142

-Mais assez parlé de Khali, c’est toi que je viens voir, ma toute belle, reprit Daniel. Dis-donc, dis-donc, tu es encore plus séduisante que dans mes souvenirs. Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir pensé à toi jour et nuit.
-Tu as pensé à moi tout le temps ? Oh, Daniel, ce que tu peux être chou ! s’écria Algéna en lui sautant au cou, faisant vaciller Daniel qui s’en tire bien. Il fait comme le roseau, il plie mais ne rompt pas.

A143

Après lui avoir fait faire le tour du propriétaire dans les moindres recoins, Algéna l’invita à s’occuper de la propriétaire. C’est vrai qu’ils sont propriétaires maintenant, les Algéna, Fharid, Khali et compagnie. Du moins tant qu’on n’a pas encore décidé du nom de l’héritier. Pour le moment, y a pas photo, pour la 8ème génération, je vois qu’Ophélia. Quoique d’après ce que j’ai cru entendre, -et j’ai encore l’ouie assez fine- elle pourrait bien se trouver bientôt confrontée à de la concurrence.

A144

En attendant, -ça pousse plus vite quand c’est ceux des autres, vous l’avez sans doute remarqué-, l’anniversaire d’Ophélia s’annonçait sans tambour mais avec trompettes et crécelles.
On allait enfin voir si elle ressemblait vraiment à Jeanne, la merveille. D’ailleurs, pour une fois, ma Jeanne a accepté de quitter son suaire pour assister à l’évènement.

A145

C’était son portrait tout craché ! Même cheveux blonds, mêmes yeux verts, même nez mutin.
Je sentis les débris de mon cœur s’emballer dans sa cage thoracique.
Oui, on ne peut plus parler de poitrine, z’avez qu’à regarder la faucheuse, avec son suaire tout déchiré, pour avoir une idée de ce qui se cache sous mon polo de retraité. Quand je pense qu’il y en a qui disent que c’est triste de vieillir. Ben moi, je réponds, vieillir c’est rien, à côté de se désagréger !

A146

Enfin, tout ça c’est encore rien à côté de ce qui nous attend à la fin de ce maudit challenge
Je suis sûr, sûr, vous m’entendez, que lorsqu’ils auront terminé et récoltés les lauriers de ma gloire, ils s’empresseront de vider le cimetière. Avec un peu de chance, on ira remplacer les Meunier dans leur palace pour macchabées. Dans le pire des cas, on disparaîtra simplement, comme ces paquets malodorants qu’on envoie dans la cuvette des WC. Se demande-t-on jamais ce qu’ils deviennent ?
Je sais pas ce qui me fait penser à ça !

A147

Si en tant que bru, Karine s’était montrée en dessous de tout, en tant que mère, elle assurait. Puisque le père n’était pas là, c’est elle qui s’est chargée de l’éducation de la rescapée.
Ben-oui, imaginez que Rigel soit mort sans enfant, c’en était fini de la famille. Vous me direz… il y avait encore de quoi relever le flambeau. Oui-mais, moi, mon chouchou, mon préféré, c’était Rigel. J’ai bien le droit d’avoir mes petites préférences quand même !

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Et donc, elle se chargea du pot, de la marche et du langage. Si avec ça la petite grandissait mal, ça ne serait toujours pas de sa faute. Elle avait du mérite quand même, conjuguant son métier assez prenant, -j’en sais quelque chose- et l’éducation de la bambine. Parce que les autres, le Benjamin et Algéna, fallait pas trop compter sur eux.

A149

Benjamin était tout occupé à arrondir le bas de laine de la famille. C’est que ça coûte d’envoyer tout le monde à l’université maintenant. En plus de la corvée de cueillette de simflouzes qui lui revenait de droit, étant toujours couleur platine, il avait dégotté une presse à faux billets dans une usine désaffectée. Et il y passait des heures et des heures, le Benjamin. Puisqu’il avait fini de remplir ses barres de compétences, (pas trop tôt, mais quand même !) il fallait bien qu’il se rende utile à quelque chose, en dehors de ramener sa paye et de remplacer la nounou quand Karine partait travailler.

A150

Quant à Algéna, elle était toujours fatiguée. Pas tant par une grossesse que j’avais bien flairée, que par les visites incessantes de cette vache de Claire. Si elle croyait s’en être débarrassée en quittant le campus, elle se trompait. Toujours délicieusement taquine, elle venait à présent faire ses farces à domicile et seule Algéna réussissait à lui faire entendre raison.

A151

Une qu’on croyait morte, c’est Eliah, vous savez, la fille d’Alpherg.
A l’université, impossible de la croiser, à croire qu’elle séchait les cours. C’était quasiment l’arlésienne. Tous ses cousins en avaient entendu parler sans jamais la rencontrer. Heureusement que chez ses tantes, on avait conservé son numéro de téléphone pour essayer de la contacter. Mais jusqu’à présent, elles s’étaient toujours heurtées au répondeur.
Enfin bref, tout ça pour dire que si elle se faisait rare là où on l’attendait, elle avait trouvé le moyen de débarquer là où on n’en avait rien à faire. Elle adorait sa petite cousine et venait la voir régulièrement.

A152

Les naissances, à la maison, c’est devenu d’une banalité ! Et celle du bébé d’Algéna, fruit de sa relation illégitime avec l’obsédé des altères ne déplaça pas la foule.
Je jetai un œil, juste pour voir si le bébé se présentait bien. A première vue, rien à redire, c’était encore une belle petite fille. Restait plus qu’à croiser les phalanges pour qu’elle n’ait pas hérité du nez tout cabossé de son père.

A153

M’enfin, c’est pas parce que moi, des naissances j’en suis revenu que tout le monde est blasé, loin de là. Karine était toute excitée. Il faut dire qu’elle s’entendait plutôt bien avec Algéna qu’elle considérait davantage comme une belle-sœur qu’une vague cousine.
C’était la seule avec laquelle elle pouvait parler de Rigel, et entretenir sa mémoire.
-Comment tu vas l’appeler ?
Grande question ! C’est pas qu’ils soient à court d’imagination, mais quand même ! Difficile de trouver un prénom original depuis le temps qu’ils avaient épluchées toutes les étoiles. Mais Algéna avait eu le temps d’y songer pendant sa grossesse.
-Copélia, annonça-t-elle.
Ophélia, Copélia… on ne peut pas dire qu’elle brillait par excès d'originalité. Mais, si je me souviens bien de Jean-Pierre, on avait échappé à Marie-Louise ou à Ginette, et rien que ça, c’était déjà une bonne chose.

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