40. Petites nouvelles de l'université
-Et le cinquième, s'inquiéta Khali, c'était avec qui, le 5ème ?
-Le cinquième, c'était avec une copine à elle qui l'avait accompagnée à la bibliothèque. Armelle Guyon, ou un nom comme ça. Je l'avais invitée à une fête à la résidence. Pour tout te dire, cette fête, c'était un peu mon vivier. J'y avais invité toutes les filles avec lesquelles je pensais avoir une ouverture.
-Et... y en a beaucoup ?
C'était justement la question que je me posais.
-Ah, quand même ! apprécia Khali
-Oui, il y en a... un certain nombre. Mais la plupart se sont défilées. Faudra que je les assiège au téléphone, avertit Zeneb.
-En fait, pour, tout te dire, il n'en est venu que trois. Mais, je n'ai pas perdu mon temps. Le prochain rendez-vous, c'est pratiquement dans la poche.
-Ah-ben, plus que 45, alors. Tu vois, qu'il ne faut pas désespérer. Et tes études dans tout ça ? Il te reste du temps, pour y penser ?
-T'inquiète pour mes études, ça boume ! Je viens de terminer brillamment ma troisième année. Je compte mettre le turbo, question filles pendant la quatrième. Ca serait bien que j'aie déjà une belle petite collection avant de revenir à la maison, tu ne crois pas ?
-C'est toi, qui vois ! Mais, assez de parlé de toi. Et les autres, qu'est ce qu'ils deviennent ? Kafhir, Phyllis, Mintaka... Et Ariane ? Elle est encore là, celle-là ?
-Kafhir, il s'est fait mettre le grappin dessus par une pom-pom girl. Il aimerait bien avoir trois liaisons en même temps, mais elle ne le lâche pas d'une semelle. Il aurait mieux fait de se pendre, le jour où il l'a mise dans son lit.
-Et Phyllis ?
-Ah, Phyllis, c'est une autre histoire ! Tu sais qu'elle et Ariane....
-NAN !
-Ben si ! C'est des choses qui arrivent, à partager la même chambre ! Enfin, les garçons, elles s'en moquent pas mal. Leur dernière invention, c'était un pari stupide : Phyllis devait donner un rendez-vous à la mascotte des Lamas.
-Et elle l'a fait ? J'y crois pas !
-Et comment, qu'elle l'a fait ! Elle l'a emmené en ville dans la voiture qu'on s'est offerte -une bagnole d'occase, fais pas cette tête, ça nous a pas ruinés- et elle l'a fait sous le nez de la vieille toquée, la mère Ladentelle, tu connais ?
-J'en ai entendu parler, je vais rarement en ville.
-T'as tort, c'est là-bas que tout se passe.
-J'aurais aimé que tu entendes leurs commentaires, aux deux nanas. Elles ont ri comme des bécasses quand Phyllis lui a raconté que lors du baiser langoureux, elle avait cru qu'il allait l'avaler toute crue. Enfin, comme Ariane a fini ses études... -Il est pas fini, ce mec, Fred Jones. Il ne quitte sa tenue de lama que pour piquer une tête dans la piscine. Par contre, il a une coiffure super. J'ai bien envie d'essayer ça. -Et Mintaka, son diplôme, c'est pour bientôt ?
-Elle a fini ses études ?
-Ouais, elle prépare sa fête. 14 de moyenne, c'est pas brillant, mais vu sa grande intelligence, pour elle, c'est un exploit. Comme elle a fini ses études, je te disais, elles ont demandé à la mascotte d'emménager.
-Ca devrait pas tarder. Mais, elle est malade. Elle arrête pas de tousser, de cracher, on croit toujours qu'elle va s'étouffer, mais non ! Elle résiste. L'embêtant, c'est qu'elle nous a refilé ses microbes. On est tous plus ou moins malades. Espérons qu'on se remettra vite.
J'aurais pu rester à l'écouter pendant des heures, mais le jour s'était levé depuis un moment, et il parla de rentrer.
-Bon, c'est pas que je m'ennuie, mais, je dois retourner, là-bas.
-Tu veux pas rester pour le petit déjeuner ? Je peux faire d'autres sandwiches, si tu veux.
-Ne te donne pas cette peine. Je suis calé. On se tient au courant, d'accord ?